Les Escaliers
A°) Définition et terminologies.
1) Définition
L’escalier : ouvrage constitué d’une suite régulière de plans
horizontaux (marches et paliers) permettant, dans une construction, de passer à
pied d’un étage à un autre.
2) Terminologies
L’emmarchement :largeur utile de l’escalier, mesurée entre
murs ou entre limons.
La contremarche: Désigne soit la face verticale située entre deux
marches consécutives, soit la pièce de bois ou de métal obturant l’espace entre
ces deux marches.
La hauteur de marche :distance verticale qui sépare le
dessus d’une marche du dessus de la marche suivante. Les hauteurs des marches
des escaliers intérieurs varient de 17 à 20 cm environ. Dans les calculs de
dimensionnement d’escalier, la hauteur est souvent désignée par la lettre H.
Le giron: Distance horizontale mesurée entre les nez de deux
marches consécutives. Les girons des marches des escalier intérieurs
varient de 27 à 32 cm environ. Dans les calculs de dimensionnement d’escaliers,
le giron est souvent désigné par la lettre G.
La marche : surface plane de l’escalier sur
laquelle on pose le pied pour monter ou descendre. Par extension, le terme
désigne également la pièce de bois ou de métal qui reçoit le pied. Le mot «
marche » est aussi employé pour nommer l’ensemble formé par la marche et la
contremarche notamment dans le cas des escaliers massifs en béton. On distingue
deux principaux types de marches :
-
La marche droite, de forme rectangulaire.
-
La marche balancée de forme trapézoïdale. Dans les escaliers balancés, ce type de marche
permet le changement de direction.
La volée: ensemble des marches d’un escalier, compris entre
deux paliers consécutifs.
La ligne de foulée: ligne fictive figurant la trajectoire
théorique suivie par une personne empruntant l’escalier.
Le jour d’escalier ou
lunette : espace central autour duquel l’escalier se
développe.
L’échiffre ou mur
d’échiffre : désigne le mur sur lequel prennent appui
les marches d’un escalier. On appelle souvent, improprement, « murs d’échiffre
» les murs qui délimitent la cage d’escalier même lorsque ceux-ci ne supportent
pas l’escalier.
Le nez de marche: bord avant de la marche, en saillie par rapport à
la contremarche inférieure.
L’échappée: hauteur libre de passage mesurée à l’aplomb des
marches.
On distingue deux types
d’échappées :
-
La hauteur mesurée entre deux volées de marches superposées. Cette distance
est habituellement égale à une hauteur sous plafond, soit
approximativement 2,50 m.
-
La hauteur minimum de passage mesurée entre la marche et le bord de la
trémie de l’escalier. Cette distance ne doit pas, en principe, être inférieure
à 1,90 m.
Le reculement: longueur de l’escalier projetée au sol. Le
reculement définit l’encombrement de l’escalier.
La trémie d’escalier: ouverture ménagée dans un plancher permettant le
passage de l’escalier.
La dénivelée: hauteur totale franchie par un escalier. Dans le
cas d’un escalier intérieur, elle est égale à la hauteur libre sous plafond
augmentée de l’épaisseur du plancher d’arrivée. La dénivelée est aussi appelée hauteur
à monter ou hauteur d’escalier.
Le palier: plate-forme en béton, en bois ou en métal située
en extrémité d’une
volée. On distingue plusieurs
types de paliers:
-
Le palier d’arrivée ou palier d’étage appelé aussi parfois palier de communication : palier
situé dans le prolongement d’un plancher d’étage.
-
Le palier intermédiaire ou palier de repos : palier inséré entre deux volées et situé entre deux
étages. En principe, un palier intermédiaire ne dessert aucun local. Ce type de
palier est rendu nécessaire quand le nombre de marches est trop. important pour
une seule volée ou lorsque la seconde volée n’est pas placée dans le
prolongement de la première. Dans ce cas, il est parfois appelé palier d’angle
ou palier de virage.
La cage d’escalier : espace limité par des planchers,
des murs et/ou des cloisons à l’intérieur duquel est placé l’escalier.
B°) Les Différentes formes géométriques d’escaliers.
L’escalier droit : escalier constitué d’une seule volée et
dont toutes les marches sont de forme rectangulaire.
L’escalier à volées
droites avec palier(s) intermédiaire(s): escalier comportant plusieurs volées droites de directions différentes
séparées par un ou plusieurs paliers intermédiaires.
L’escalier balancé : escalier sans palier intermédiaire dont les
changements de direction sont assurés par des marches balancées. On distingue
deux principaux types d’escaliers balancés :
-
L’escalier à un quartier tournant ou à quart tournant.
-
L’escalier à deux quartiers tournants ou à deux quarts tournants.
L’escalier à un
quartier tournant ou à quart tournant: le changement de direction est à 90°. Le
quart tournant peut se situer en bas, au milieu ou en haut de l’escalier.
L’escalier à deux
quartiers tournants ou à deux quarts tournants: le changement de direction est de 180°. L’appellation « quartier tournant »
désigne la portion de l’escalier qui assure le changement de direction soit à
l’aide de marches balancées, soit par l’intermédiaire d’un palier de repos.
Dans la pratique cette dénomination est surtout employée pour les escaliers
balancés.
L’escalier hélicoïdal: appelé aussi escalier à vis, en spirale ou en
colimaçon : escalier tournant dont les marches se développent autour
d’un noyau cylindrique central.
Le perron: petit escalier extérieur de quelques marches placé
le plus souvent devant une porte d’entrée.
C°) Les Différents types d’escaliers suivant la nature des matériaux utilisés.
1) Les escaliers en béton
L’escalier coulé en
place : escalier réalisé entièrement sur le
chantier. Le béton est coulé après la mise en place du coffrage (moule
constitué de planches en bois et/ou d’éléments métalliques) et des armatures.
La paillasse : dalle inclinée en béton armé constituant
l’élément porteur de l’escalier. Elle renferme toutes les armatures en acier
longitudinales et transversales.
L’escalier préfabriqué
: escalier dont les
éléments (crémaillères, marches…) sont réalisés dans un atelier de
préfabrication, puis acheminés sur le chantier pour être mis en place.
La crémaillère ou limon
crémaillère : Elément
en béton inclinée, sur lequel repose une des extrémités des marches et des
contremarches.
escalier hélicoïdal avec marches préfabriquées
|
L’escalier monobloc: escalier préfabriqué
en béton armé constitué d’un seul élément correspondant le plus souvent à une
hauteur d’étage. L’emploi de ce type d’escalier en maison individuelle demeure
limité.
Le fût: colonne centrale en béton d’un escalier hélicoïdal
préfabriqué. Suivant le mode de liaison de l’escalier avec le gros œuvre, le
fût peut être creux ou plein.
Le noyau: partie centrale évidée d’un fût creux. Cet
espace est rempli de béton lors de la mise en place de l’escalier.
2) Les escaliers métalliques
Il n’y a pas de terminologie
propre à ce type d’escalier. On trouve
trois types d’escaliers métalliques pour maisons individuelles :
L’escalier à deux
crémaillères
L’escalier à
crémaillère centrale
L’escalier hélicoïdal
N.B: Les marches de ces escaliers sont souvent
en bois, plus rarement en métal et parfois en marbre ou en vitre. Les éléments
porteurs sont des tubes ronds ou rectangulaires.
3) Les escaliers en bois
L’escalier à la
française : escalier
dont les marches sont soutenues par un ou deux limons.
Le limon : pièce de bois inclinée dans
laquelle les extrémités des marches et des contremarches (quand ces dernières
existent) viennent s’encastrer. Le limon porte également la rampe d’escalier.
La plaquette d’arrivée
ou marche palière :
marche d’arrivée de l’escalier souvent moins large qu’une marche courante. Elle
repose sur le palier d’arrivée et comporte parfois une feuillure d’une hauteur
égale à celle du revêtement de sol(moquette ou parquet).
L’escalier à l’anglaise
: escalier dont les
marches reposent sur des crémaillères.
La crémaillère ou limon
crémaillère : pièce
de bois inclinée, sur laquelle repose une des extrémités des marches et des
contremarches.
Le socle de
surélévation ou socle de Départ : caisson utilisé parfois lors de la mise en place d’escaliers prêts à
monter (escaliers livrés en kit). Le socle fait office de première marche et
peut être recoupé en hauteur.
L’échelle de meunier : escalier incliné de 45° environ (la pente moyenne
d’un escalier ordinaire varie de 30° à 35°) et composé essentiellement de
marches encastrées dans deux limons.
L’échelle à pas décalés
: échelle dont la forme des marches permet
d’obtenir une pente raide (proche de 60°) qui permet de diminuer l’encombrement
au sol.
L’échelle escamotable
(ou échelle rétractable) : échelle constituée
de plusieurs parties articulées entre elles. L’ensemble se replie dans un
caisson en bois.
L’escalier hélicoïdal
en bois : On distingue deux principaux types
d’escaliers hélicoïdaux:
-
L’escalier sur plan carré : escalier dont l’encombrement s’inscrit
dans un parallélépipède rectangle à base carrée. Toutes les marches ne sont pas
identiques (quatre familles de marches le plus souvent).
-
L’escalier sur plan circulaire : escalier dont l’encombrement s’inscrit dans un
cylindre vertical. Toutes les marches sont identiques.
D°) Quelques principes de calcul des dimensions des éléments constitutifs
des escaliers.
Cas des Escaliers à
marches droites :
Ce sont les escaliers les
plus courants. Ils sont constitués de marches rectangulaires et toutes
identiques entre elles. Voir exemples
On dimensionne les marches en
utilisant la formule ci-dessous appelée relation de Blondel
60 cm £ 2 Hauteurs + 1Giron £ 64 cm
Pour un escalier courant
desservant les étages d’une habitation, les valeurs moyennes (en cm) de H et de
G sont
16.5 £ H £ 17.5
27 £G £ 31
METHODE DE CALCUL
Le reculement de l’escalier à
calculer ne pourra pas excéder 4,20 m (présence d’une porte palière).
L’échappée devra être supérieure ou égale à 2,00 mètres.
1-
DETERMINATION DU NOMBRE N DE HAUTEURS DE MARCHE :
Pour une hauteur à franchir
de 2.75 m et une hauteur H de marche de
16.5 cm, l’abaque indique : N ≃ 16.2
Pour une hauteur à franchir
de 2.75 m et une hauteur H de marche de 17.5 cm, l’abaque indique : N ≃ 15.6 cm
2-
DETERMINATION DE LA HAUTEUR
H DES MARCHES :
Arrondir au chiffre supérieur
les valeurs de N trouvées précédemment.
Utilisation de l’abaque.
•
hauteur à franchir = 2.75 m
N = 17
L’abaque indique : H ≃ 16.2 cm.
•
Hauteur à franchir = 2.75
N = 16
L’abaque indique : H ≃ 17.2 cm
3- CALCUL DU
GIRON G :
Avec la formule : 2H + G
= 62 cm (valeur moyenne de la relation de blondel).
a - 2 x 16.2 + G = 62 → G = 29.6 cm
b - 2 x 17.2 + G = 62 → G = 27.6 cm
4- CALCUL DU
RECULEMENT:
Nbre de GIRONS = Nbre de
HAUTEURS – 1.
a – 29.6 x 16 = 473.6 cm.
Solution non retenue car:
473.6 cm. > 420
(reculement maxi).
b - 27.6 x 15 = 414 cm
Solution retenue car : 414
< 420
5- CALCUL DE
L’ECHAPPEE :
b ) 414 – 370 (long. Trémie) = 44 cm.
→ 27.6 (1 Giron) < 44 <
55.2 (2 Girons).
Il faut prendre en compte
deux hauteurs
de marche pour le calcul de l’échappée.
250 – (2 x 17.2) = 215.6 cm.
215.6 > 200 (échappée
mini).
6-
DIMENSIONS RETENUES :
H = 17.2 cm et G = 27.6 cm
Reculement = 414 cm.
Échappée = 215.6 cm.
Les garde-corps et les
rampes:
-
Le garde-corps appelé aussi garde-fou ou rambarde : ouvrage horizontal
de protection contre les risques de chute fortuite dans le vide. Les garde
corps sont établis en bordure d’un vide (en extrémité de paliers, de balcon,
autour d’une trémie, de part et d’autre d’une passerelle). La hauteur minimale
d’un garde-corps est de 1 mètre (mesurée du dessus du palier au-dessus de la lisse
haute ou de la main courante.
-
La rampe : ouvrage incliné de protection établi à
l’extrémité des marches et dont l’inclinaison des lisses suit la pente de
l’escalier. La hauteur minimale
d’une rampe est de 90 cm, mesurée à la verticale des nez des marches.
comment peut-on déterminer les dimensions du palier ?
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimer4,50m/2,75m cela est suffisant pour construire une cage d'escalier sur deux étages avec des paliers intermédiaires?